Le National Maritime Museum, à Greenwich, présente jusqu'en janvier prochain High Arctic : future visions of a receding world. Retranscription d'une odyssée glacée version high-tech.
Projection dans le futur. Nous sommes en 2100 et le paysage arctique a changé pour toujours. Quel sera notre souvenir de l'Arctique? Est-il possible de voyager dans un lieu qui n'existe plus? Conçu comme un des futurs possibles, High Arctic communique au visiteur un sentiment d'immensité, de beauté et de fragilité d'un monde polaire menacé par le réchauffement climatique. L'exposition occupe les 820 mètres carrés de la nouvelle aile du musée. Elle se veut comme la possible projection d'un monde amené à disparaître et nous amène à questionner notre relation à l'environnement qui nous entoure.
Des projections au graphisme interactif
L'attrait premier de l'exposition est l'utilisation interactive de matériaux visuels modernes : pas de photographie, pas de texte, pas d'écran. L'exposition est une combinaison d'installations et de projections changeant au gré de l'interaction avec le visiteur. A l'entrée, le spectateur est muni d'une lampe torche ultra-violette. Dans la pénombre, il pénètre dans une galerie où d'innombrables colonnes grises, représentant autant de glaciers, dévoilent leurs noms quand les rayons ultraviolets caressent leur sommet. Cinq écrans au sol, projections graphiques symbolisant neige, cubes de glace, motifs aquatiques ou territoires cartographiés, répondent aux interactions avec la lampe. Ils sont accompagnés de morceaux de poésie lus et de sons enregistrés, tels le craquement d'icebergs, qui plongent le visiteur dans un monde envoûtant. Les graphiques, au design abstrait, transmettent toute la fragilité de ce monde froid. La projection d'animations en noir et blanc renforce le sentiment d'irréel, où dominent nuit et neige glacée.
Une exposition née de l'expédition dans l'archipel de Svalbard
L’exposition est née suite à une expédition dans l'archipel de Svalbard, aux confins de la Norvège et du pôle Nord. Organisée en 2010, par la fondation Cape Farewell, elle a pour mission de promouvoir, par le prisme d'artistes, la prise de conscience des conséquences du changement climatique. Matt Clark, co-fondateur du collectif United Visual Artists et à l'initiative de la présente exposition, a rejoint une équipe d'artistes, scientifiques et poètes, à bord d'une goélette qui pendant 22 jours les a emmenés autour de Svalbard.
Nadège Druzkowski
Crédits photos : John Adrian
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