6.3.11

Monet et Londres

Voici un article écrit pour Le Petit Journal et publié l'année dernière. Il peut intéresser les amateurs impressionnistes ou londoniens! Je le fais partager sur mon blog.

Monet et Londres : une relation féconde

J’adore Londres, c'est une masse, un ensemble et c'est si simple. Puis, dans Londres par-dessus tout j'aime la brume”. Fasciné par la Tamise, Claude Monet entretint avec la capitale britannique une relation particulière, qui par de multiples aspects influença sa carrière.

En 1870, fuyant la guerre franco-prussienne, Monet (1840-1926) se réfugie à Londres où il retrouve Pissarro. Lors de ce premier séjour, il découvre à la National Gallery les œuvres de Turner, léguées à sa mort. Le traitement de la lumière et les effets de brouillard de son aîné anglais auront une résonance profonde chez le chef de file des impressionnistes. C’est à Londres également que Monet rencontre le marchand d’art et collectionneur Paul Durand-Ruel, qui demeurera son agent. Durant les années 1880, Monet se noue d’amitié avec le peintre Whistler qui réside alors à Londres. Il lui rend visite en 1887 et une estime réciproque les conduira à collaborer lors d’expositions à Paris et à Londres.

« Effets de brouillard » sur la Tamise

Toutefois, ce n'est qu’au tournant du siècle que la relation de Monet avec Londres prend véritablement corps. En 1899, alors qu’il rend visite à son fils, Monet est à nouveau fasciné par les vues de la Tamise depuis la fenêtre de sa chambre à l’hôtel Savoy. Il entame immédiatement une série de toiles dédiées au Parlement de Westminster, au Pont de Charing Cross et au Pont de Waterloo qu’il continue lors de visites successives en 1900 et 1901. A plus de soixante ans, Monet s’instaure une discipline de fer : le matin, de sa chambre au Savoy, il peint les ponts de Waterloo et de Charing Cross ; ses après-midi sont consacrés au Parlement de Westminster observé depuis l’hôpital Saint Thomas sur l’autre rive du fleuve.

En pleine industrialisation, Londres est alors enveloppée dans un brouillard, le smog, dont Monet s’évertue à traduire les variations au gré des changements de lumière. Pour capturer le scintillement sur l’eau, Monet travaille sur pas moins de cent toiles à la fois. Fatigué et souffrant, il rentre en France en 1901. Il continuera à travailler sur sa célèbre série londonienne à Giverny jusqu’en 1904. Cet ensemble est aujourd’hui dispersé un peu partout dans le monde. Néanmoins, une vue de la Tamise de 1871 à la National Gallery et l’opportunité d’apprécier en vrai les motifs d’inspiration du peintre permettent de redécouvrir la ville sous un nouvel angle.

Nadège Druzkowski

Monet à la National Gallery : plus d'infos ici

No comments: