5.9.13

INTERMITTENCES




INTERMITTENCES 
NADEGE DRUZKOWSKI 
23 SEPTEMBRE – 11 OCTOBRE 2013 
VERNISSAGE LE JEUDI 26 SEPTEMBRE A 19H 
INTERVENTION POETIQUE DE BEATRICE BREROT A 19H30
MJC LOUIS ARAGON BRON

A l’occasion du centenaire de la parution Du Côté de Chez Swann, la Maison des Jeunes et de la Culture Louis Aragon présente du 23 septembre au 11 octobre 2013 Intermittences, sélection de peintures de Nadège Druzkowski, librement inspirées de l’œuvre de Marcel Proust.

Le nom de l'exposition s'inspire de Les Intermittences du Cœur, titre que Proust envisagea un temps pour son ouvrage, avant d’adopter définitivement en 1913 A la Recherche du Temps Perdu. Les Intermittences du Cœur est toujours un titre de chapitre dans le volume Sodome et Gomorrhe. C'est le moment où le narrateur, se penchant pour défaire sa bottine, se sent comme foudroyé par la pensée de la mort de sa grand-mère. Geste anodin qui lui ramène la personne aimée toute entière et lui fait comprendre, plus d'un an après sa disparition, qu'elle ne sera jamais plus à ses côtés. Le temps vécu, subjectif refait surface, avec un ressenti d’autant plus intense qu’il a été préservé du flux événementiel du cours du temps réel. Par le jeu de répétitions, de fragmentations des œuvres, l’artiste explore les couloirs de la mémoire, où semblent coexister des séries de temps différentes et parallèles.

Guidée par la déconstruction de la narration linéaire, qui caractérise les deux œuvres et leur mise en scène de la haute société, l’artiste s’est inspirée des visuels du film d’Alain Resnais, L'Année Dernière à Marienbad, histoire d'un homme qui essaie de convaincre une femme qu'ils ont eu une liaison l'année précédente. Réalité, souvenirs, fiction, le spectateur est rapidement perdu dans les labyrinthes d’un temps qui ne semble plus linéaire et continu mais fragmenté entre rêve et réalité. Un morcellement accentué ici par l’utilisation d’images issues de la collection personnelle de l’artiste.

Plongeant dans le labyrinthe de la pensée intime, les oeuvres invitent le spectateur à déambuler dans un imaginaire, mosaïque de rêves, faits reconstruits, remémorés ou inventés. Les motifs sont volontairement récurrents, dans une répétition toutefois jamais parfaitement identique. Le format des toiles fait volontiers appel au cinéma. Il renforce la confusion entre illusion et réalité, tandis que le jeu des couleurs emmène le spectateur dans un monde onirique, proche de l'univers de A la Recherche du Temps Perdu, où le narrateur joue avec les frontières du songe.

Pour cette exposition, Nadège Druzkowski a collaboré avec la poète lyonnaise Béatrice Brérot. Rencontres, discussions, échanges de lectures et de références ont rythmé leur réflexion. C'est en mettant en œuvre son propre processus mémoriel que Béatrice Brérot questionne dans ses textes le thème de la mémoire. Echos aux toiles présentées, ils seront lus lors du vernissage à 19h30.


Nadège Druzkowski est une artiste visuelle qui vit entre Lyon et Glasgow. A travers le prisme de l'absence, de la mémoire et du temps, elle s’intéresse à la façon dont les souvenirs estompent la frontière entre passé et présent. Temps et espace se dissolvent. Ils cessent d'être une seule et unique réalité pour graduellement se transformer en fiction.
www.ndart.fr

Béatrice Brérot est poète et bibliothécaire. Son travail convoque la réalité sensible et dynamique des signes, des lettres et des mots en explorant leurs dimensions visuelles et sonores. Elle est l’une des fondatrices de Laps / le suc & l’absynthe, micro-fabrique de poésie numérique et sur papier récup., membre du collectif Le syndicat des poètes qui vont mourir un jour et anime les Jeux dits de la poésie. www.beatricebrerot.over-blog.net

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